La Révélation d'Arès est un message libérateur qui en appelle à la conscience du Bien qui caractérise l'être humain. Elle rappelle au monde que l'Évangile - et par-delà, les messages spirituels adressés à l'humanité - reste inaccompli. Elle invite tout humain à se recréer spirituellement et à recréer le monde de même sans religion ni politique, laquelle n'est autre qu'une forme profane de religion.
"Sottise!", crient les raisonneurs et autres contradicteurs. Pour eux le mal, la souffrance, l'égoïsme, le mensonge, l'injustice, la violence, la guerre, sont des fatalités. Ils jugent impossible que l'homme retrouve sa puissance individuelle de création et de bien suprême en se libérant du système qui maintient l'ordre.
La Révélation d'Arès, nous enseigne qu'il n'y a pas d'humanité libre sans volonté individuelle d'être bon. En parcourant l'histoire, le Créateur nous montre que ni la religion, ni la politique, ni leurs lois, ni leurs justices n'ont rendu l'homme bon ni vaincu le mal. Leurs succès partiels, jamais définitifs, sont obtenus par la force et la peur, c'est-à-dire trop souvent par les maux qu'elles voudraient effacer. Dans l'absolu, l'ordre - que l'on appelle aussi communément "système" - n'est rien qu'illusion.
La Révélation d'Arès rappelle au système la cause de son échec : le mal, personnel ou universel, ne peut être vaincu que dans et par le coeur de l'homme qui s'est créé une âme forte - l'âme prend un sens tout particulier dans ce message. Le pouvoir au-dessus de tous les pouvoirs est le Bien, à la portée du plus humble, qui n'est pas défini par une culture, une civilisation, mais par la nature profonde de l'homme qui est l'image et la ressemblance du Créateur. C'est en réveillant la volonté de bien chez l'homme qu'ainsi, chacun peut auto-rééduquer en lui l'amour, le pardon, la paix, l'intelligence spirituelle. Tout cela ensemble redonne la liberté spirituelle, la liberté absolue contre laquelle aucun pouvoir, même celui des ténèbres, ne prévaut.
La Révélation d'Arès demande en quelque sorte au monde occidental : la voix des prophètes sera-t-elle enfin entendue ? Certes, le langage est différent de celui du Sermon sur la Montagne (Matthieu 5 à 7) ou encore du Coran ou de la Torah (ou d'autres textes révélés que la Révélation d'Arès suppose mais qui ne sont jamais parvenus au grand nombre). Mais c'est à ces appels qu'elle nous ramène. Pas de recette magique pour développer en soi cette dimension : c'est encore et toujours l'effort personnel d'être bon.
Quand un petit reste d'hommes et de femmes de bien se constituera, assez nombreux pour contrebalancer la masse maintenue dans la médiocrité (en grande partie parce qu'elle ne réagit pas), l'Eden réapparaîtra. Non un paradis d'opérette, mais un Jour de résurrection et de bonheur pour tout le monde, par la seule volonté de bonté. Eden ou la victoire difficile, mais possible, de l'humanité sur son animalité, son égoïsme et sa méchanceté. Ainsi tout homme qui change sa vie en bien (30/11) contribue à changer le monde en bien (28/7). La liberté absolue des hommes de bien, rappelle le Créateur, est moins dangereuse que les lois de masse.
Peu importent les générations qu'il faudra, la Révélation d'Arès s'accomplira tôt ou tard sans dogmes, sans lois, sans contraintes, par la seule qualité humaine de celles et ceux qui y contribueront. En attendant, ceux-ci auront une survie heureuse.
Le Père intervient rarement dans l'histoire humaine individuelle ou collective. C'est un Père qui aime tous ses enfants sans distinction, qui respecte leur liberté, et qui manifeste seulement son souhait ardent qu'ils reviennent au plan qu'il leur proposa au temps où la nation humaine avait pour nom Adam, et abandonnent le plan qu'ils se sont donné, qu'on appelle le système (mot galvaudé) par commodité. Depuis des millénaires, le problème entre le Créateur et les créatures, entre la foi et l'athéisme, etc., réside dans l'opposition de deux perspectives et régimes de valeurs: le plan d'Eden et le système du monde.
En gros, le système que les hommes se sont donnés engendre le bonheur, mais au prix du mal, de la souffrance, de la violence et de la mort, tandis que le plan du Créateur engendrait le bonheur au prix de l'amour, de la paix, de la sagesse. Quel prix est le plus élevé? demandent les pèlerins d'Arès. L'incrédulité de l'humanité, même croyante, à l'égard du plan d'Eden vient de ce qu'il ne reste aucune preuve extérieure de celui-ci; pour le moment la preuve n'est retrouvée qu'au fond de chaque homme qui renonce au péché et qui s'efforce d'être bon, pas seulement charitable, mais aussi libérateur, recréateur du cadre humain. Le pèlerin d'Arès ignore le concept religieux de salut exclusivement personnel. Puisqu'il ne distingue pas entre son péché et le péché du monde, entre ses mérites et les mérites des hommes de bien, entre sa responsabilité et la responsabilité humaine collective, il voit son salut lié au souci de sauver toute l'humanité, sinon au cours de sa courte vie, du moins dans les générations futures qu'il prépare à acquérir le bien. Le pèlerin d'Arès ne peut moins faire que croire à cela, parce que le Créateur, le Père, lui-même croit l'homme capable de changer de destin en dépassant le système par le réveil et l'auto-éducation de capacités depuis trop longtemps endormies ou atrophiées au fond de chaque individu.
Pour la foi arésienne la finalité humaine est corporelle. La mort de l'homme et les vagabondages de ses restes immortels (esprit et âme ou esprit seul si le défunt ne fut pas un homme de bien) ne sont que l'accident auquel aboutissent logiquement la souffrance et le vieillissement provoqués par le mal qui mine toute l'humanité. Le mal vaincu après des générations de lutte, la chair retrouvera des propriété surprenantes, dont la perpétuité. Le thème de la résurrection des morts trouvé dans toutes les Ecritures se rattache à cette transfiguration du corps. Mais la victoire sur le mal n'est possible que dans la liberté spirituelle absolue, qui sera longue et ardue à concrétiser, parce que les pouvoirs religieux et politiques, qui restreignent la liberté, ne se justifient qu'en prétendant que le mal est invincible et qu'eux seuls peuvent en protéger l'humanité. Les missions auxquelles réfléchissent les pèlerins d'Arès suivent la logique inverse, celle de Dieu, que nous fait redécouvrir la Révélation d'Arès, Dieu qui nous enseigne la puissance créatrice de l'amour et de la générosité, Dieu qui ne s'impose pas, qui n'impose même pas qu'on ait foi en lui, parce qu'il sait que de la liberté intérieure absolue viendront le bien puis le bien absolu, et que, par cette Voie, l'homme retrouvera son Créateur de toute façon. La Révélation d'Arès ne dit pas que la foi est inutile, loin de là; elle dit qu'accomplir le bien sans croire sauve tandis que croire sans faire le bien ne sert à rien. Le bien seul est salvateur, mais la foi est la meilleure génératrice de volonté de bien.
Tout homme, le meilleur comme le plus mauvais, a deux natures : la nature d'animal pensant (parfois de façon très complexe qui laisse croire à la transcendance) et la nature divine, celle-ci devenue inactive chez la plupart. La Révélation d'Arès ne se préoccupe pas de la forme ou des formes de société que l'humanité changée se donnera. La Révélation d'Arès se préoccupe d'une seule chose : que des hommes en grand nombre fassent co-exister leurs deux natures en eux-mêmes pour être chacun "corps, esprit (nés du ventre de la mère) et âme (née de la conscience du bien)", et le monde sera transfiguré, qu'il soit capitaliste, communiste ou autre chose.
La transfiguration ne sortira jamais des idéologies, des sciences et des lois, elle viendra toujours de l'amour et de l'intelligence. Maintenant déjà, dans ce monde tourmenté, beaucoup d'hommes peuvent refuser de faire le mal et s'imposer d'être bons. Tout animal pensant peut être aussi un christ ("J'en ai fait un Dieu," dit la Révélation d'Arès) ou rester seulement un animal pensant, parfois très médiocre et féroce.
Nouveau né, l'homme est fait de chair et d'esprit, auxquels, en atteignant l'âge de la conscience, il ajoutera peut-être l'âme, "sang" de divinité, force d'élévation, s'il pratique le bien, autrement dit la vie spirituelle, même s'il est incroyant (l'incroyance est compréhensible, dit la Révélation d'Arès, parce que l'humanité a été scandalisée). C'est sous cet angle de transformation de l'existence (pécheresse) à l'essence (spirituelle), deux mots que Sartre rendit célèbres, qu'on voit le mieux les pèlerins d'Arès comme existentialistes.
La Révélation d'Arès est en somme un appel à l'animal pensant pour qu'il change en Dieu, en lui disant en substance : le mal peut être vaincu par le dieu en toi. A la renaissance du bien, ou de la vie spirituelle, la Révélation d'Arès donne des noms divers, mais tous dynamiques comme changement, ascension et pénitence, un terme auquel elle ne donne pas le sens de remords ou punition, mais le sens de recréation du fils de Dieu par lui-même. Par suite, le peuple dans la Révélation d'Arès n'est pas le "troupeau d'oies réclamant la pâtée" dont parlait Péguy. Chaque homme doit reprendre possession de lui-même et forger son destin.
Le philosophe Schopenhauer disait: "Je ne vois pas d'hommes qui réfléchissent, je ne vois que des autorités." On peut dire la même chose de tous ceux qui contestent toute évolution de la notion de l'homme et qui contestent donc la foi des pèlerins d'Arès. Ces adversaires de la foi arésienne parlent "d'autorité" sans étudier ni méditer la Révélation d'Arès. Ils défendent très sincèrement les mensonges, les erreurs, les injustices, bref, les conséquences du système sans se demander si les pèlerins d'Arès ne montrent pas au monde une autre voie rationnelle pour décider l'humanité à se guérir du mal.
En refusant de voir la Vérité que rafraîchit la Révélation d'Arès, ceux qu'irritent les pèlerins d'Arès continueront d'assumer les pertes colossales en valeurs humaines et spirituelles et leurs conséquences : la colossale médiocrité qui domine le monde. Il y a belle lurette qu'on ne discute plus de l'homme ailleurs que dans les cercles théologiques ou philosophiques, et encore! Dans les assemblées politiques, les tribunaux, le fond n'est jamais abordé. Les notions essentielles restent donc "momifiées".
L'homme peut-il être jugé? Oui, répondent les autorités du monde, qui perpétuent ainsi ce que la Révélation d'Arès appelle "la vengeance sans fin", barbare au fond. Non, disait déjà Jésus il y a 2.000 ans, implicitant que la société doit se protéger des malfaisants par d'autres moyens, en les aimant et les aidant à changer.
L'homme est-il incapable de changer le monde en bien? Oui, il en est incapable, répondent les autorités. Non, répond la Parole de Dieu, l'homme en est capable, encore faut-il lui en faire prendre conscience. Parler de changement fait peur ou fait rire aujourd'hui comme au temps des prophètes. C'est pourquoi "quatre génération ne suffiront pas" à changer les attitudes, dit la Révélation d'Arès, mais tant qu'on ne fera pas accepter le principe de la respiritualisation du monde, le mal sévira à jamais. Les pèlerins d'Arès, ou "petit reste", se considèrent comme l'avant garde de ce travail qu'est faire accepter le spirituel comme sauveur universel. Ils ne cherchent pas à convertir à une religion.
Mais pourquoi la liberté intérieure absolue? Pour provoquer la révolution? Non, les révolutions ne changent pas grand chose, elles permutent seulement les pouvoirs et les lois. Sans liberté intérieure absolue on ne voit pas que la pensée est depuis longtemps confisquée, que le destin de chaque homme est fixé, et que ce qui en reste apparemment libre est contrôlé par ceux qui affirment partout que rien ne peut changer sauf dans le détail. Tout discours ou sermon officiel est à la limite de l'autisme. La culture, même la plus calamiteuse, est érigée en condition sine qua non de salut du peuple. Tout progrès se réduit à l'appât, de toute façon très mesuré, des avantages matériels et des licences morales proposés par la politique ou par la religion, l'une et l'autre confondues dans la Révélation d'Arès parce qu'elles fonctionnent à peu près de la même façon. Ce monde, qui se croit dynamique parce qu'il est agité, vit dans l'immobilisme. Les pèlerins d'Arès savent que si l'homme ne se remettait pas en marche, il ne retrouverait jamais la vie spirituelle, sa vraie vocation.
Pour traduire les mots sans âge de la Révélation d'Arès en mots de l'âge que nous abordons : le troisième millénaire, les pèlerins d'Arès annoncent sans haine ni colère mais avec fermeté et réalisme que la meilleure façon de servir le Père et/ou la Vérité est de se guérir et d'aider les autres à guérir de l'aveuglement qu'entretiennent sincèrement ou cyniquement ceux qui continuent d'inculquer aux hommes des "valeurs" qui ont apporté autant de mensonges, d'erreurs, d'épreuves, de souffrances et de morts que de bienfaits, à supposer que les progrès techniques formidables du XXe siècle soient tous des bienfaits. Deux guerres mondiales au cours du XXe siècle, qui s'achève par le massacre du Rwanda et la guerre du Kosovo, et des grosses crises économiques, sociales et morales en vue. Quelles preuves les inquisiteurs de La Révélation d'Arès peuvent-ils lui opposer?
texte adapté du site de Michel Potay, dit frère Michel